Vincent D’Amato, sport, socks & sun
Photo : V. D'Amato

Vincent D’Amato, sport, socks & sun

ll y a bientôt deux ans, Vincent d’Amato vendait sa première paire de chaussettes techniques : WLF. Celles-ci ont de plus en plus d’adeptes, notamment des joueurs professionnels, de foot, rugby et padel. Le néo-Cersois, originaire de Villeneuve-lès-Béziers, a donc créé sa propre griffe qu’il est en train patiemment de faire prospérer et connaître dans le milieu du sport et de la randonnée. Entretien avec un jeune entrepreneur qui n’a pas froid aux yeux et qui ne connaît pas la crise.

Comment vous est venue cette idée de vous lancer dans la création de ces chaussettes très techniques ?
J’ai commencé à m’intéresser à celles portées par les joueurs de foot, mon sport préféré. Les équipes mettent le plus souvent celles du sponsor du club, des chaussettes de grandes marques, longues, mais pas forcément confortables. En plus ils les coupent tous. Alors, j’ai imaginé cette chaussette courte, antidérapante et bien adaptée aux pieds des sportifs. D’autres avaient eu l’idée avant moi, mais je voulais tenter l’aventure et faire à ma façon.

Vous maîtrisiez la technique de fabrication ?
Pas du tout. Mais je me suis renseigné. J’ai beaucoup réfléchi car je ne voulais pas faire comme les autres. Pour la matière, je voulais du 100% coton avec un système d’éponge à l’intérieur pour absorber l’humidité. La partie haute devait être plus légère, mais suffisamment solide pour bien tenir en place. Les techniques d’aujourd’hui permettent d’utiliser de nombreuses matières ensemble et la micro-fibre était idéale pour ce que je voulais faire.

Donc vous étudiez le moyen de fabriquer votre chaussette et vous créez votre marque ?
Oui. C’est une réflexion qui s’est menée rapidement et j’ai profité du confinement pour peaufiner mon projet et ma marque. Je voulais une marque originale. Une marque avec un animal, et le loup, combattant, endurant, s’est vite imposé. J’ai dessiné une tête qui a été mon logo. Et j’ai cherché des fabricants.

Donc vous étudiez le moyen de fabriquer votre chaussette et vous créez votre marque ?
Oui. C’est une réflexion qui s’est menée rapidement et j’ai profité du confinement pour peaufiner mon projet et ma marque. Je voulais une marque originale. Une marque avec un animal, et le loup, combattant, endurant, s’est vite imposé. J’ai dessiné une tête qui a été mon logo. Et j’ai cherché des fabricants.

Résultat ?
Impossible de faire fabriquer en France car je ne commandais pas assez de modèles d’un coup. Mais je ne voulais pas faire fabriquer trop de produits sans être certain de les vendre. Je me suis alors tourné, à mon grand regret, vers la Chine. En quelques jours, là où on me demandait des semaines, j’avais un devis, un prix et un nombre raisonnable de produits à commander.

Et vous vous êtes lancé ?
Oui, tranquillement, avec cinq coloris au départ. Ils avaient tout ce que je souhaitais : des picots pour l’adhérence et mon logo. Il ne restait plus qu’à bien vendre tout cela.

Est-ce que le résultat a été au rendez- vous ?
Pas immédiatement, mais très vite, c’est devenu exponentiel. Au départ, j’ai fait pas mal de démarchage, puis, petit à petit, grâce aux réseaux sociaux, la tendance s’est inversée. Les commentaires allaient dans le bon sens et les clients sont arrivés. Lentement, mais sûrement.

Où en êtes-vous aujourd’hui
J’ai neuf coloris disponibles. Avec plusieurs tailles contrairement à ce que j’avais fait au départ. Je suis en capacité de personnaliser mes commandes. Je fais aussi d’autres produits comme des gourdes, des protège- tibias, des sacs et des sweats. Mais je ne veux pas trop m’éparpiller. Je veux rester sur le cœur de l’objet principal de mon entreprise, à savoir les chaussettes, même si je ne m’interdit rien.

Votre entreprise justement, a-t-elle beaucoup évolué en deux ans ?
J’étais, jusqu’il y a peu, salarié d’une enseigne de sport tout en ayant créé mon entreprise. Au départ, je pensais, en me lançant, me faire un revenu d’appoint avec ces chaussettes. Mais désormais c’est un travail à part entière, c’est pousquoi j’ai arrêté mon job de conseiller en articles de sports. Et aujourd’hui, je commence à vivre de mon idée.

Vous avez donc encore des projets ?
Oui, mais je veux aller doucement. Je ne me projette pas à plus d’un an. On ne sait jamais. Les protège-tibias, par exemple, j’ai mis plus d’un an à faire ce que je voulais. J’y suis arrivé et en plus, je vais faire des équipements personnalisés.

BITERRE6-ok.indd

“La Covid a démontré la nécessité de relocaliser la production”

C’est-à-dire ?
Et bien, je fais fabriquer mes produits en Europe et en Chine pour les chaussettes et je me suis acheté de quoi floquer les chaussettes et les protège-tibias pour faire moi-même les personnalisations. Des clubs de rugby ont pu en profiter ainsi que des clubs de foot. Je fais même faire des broderies personnalisées sur Béziers.

Vous êtes donc très confiant pour l’avenir.
Serein, mais avec des regrets. Mes chaussettes ne sont pas faites en France parce que personne ne m’a fait confiance au départ. La Covid a démontré la nécessité de relocaliser la production quand ont doit répondre à rapidement une demande. Et j’aimerai tellement faire fabriquer en France.

Peut-être qu’avec les résultats remarqués un fabriquant se manifestera.
Peut-être, car je me rend compte que l’argent que j’envoie à l’étranger et qui pourrait profiter au marché français représente des sommes conséquentes. Tout ça est bien dommage. Pour l’instant je me consacre au devenir de ma petite marque. J’aimerai pouvoir ouvrir un show-room pour montrer ce que je fais à mes clients, qu’ils puissent toucher la qualité des produits. Comme tout le reste. Je suis confiant. Déjà, on me contacte, je réponds à des demandes et je sollicite moins. C’est une belle évolution.

Avec des clients de la région ?
Oui. Mais aussi de la France entière et même de l’étranger. Je vends en Angleterre, en Espagne, en Irlande et même en Belgique où une chaîne de magasins de sports m’a passé une commande. Ils ont suivi mon évolution, puis ils se sont décidés. Et ma « tête de loup » se retrouve dans leurs rayons. C’est mon petit succès perso.

Contact : Vincent d’Amato
Instagram : french_ grip_wlf
Internet : frenchgrip-wlf.com

Photo : V. D’Amato

Laisser un commentaire