Selection culturelle mai 2021

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La commune au présent

Ludivine Bantigny ; La Découverte (2020), 400 pages, 22€

Si vous pensez que tout a été dit sur la Commune, il faut vous précipiter sur l’ouvrage de Quentin Deluermoz, maître de conférences en histoire contemporaine à l’Université Paris 13. Il publie un ouvrage particulièrement stimulant qui interroge l’évènement dans des dimensions jusqu’ici négligées. Le pluriel du titre donne le ton d’un travail très riche et novateur qui évoque une histoire de la Commune dans une dimension d’histoire globale. L’auteur interroge l’influence mondiale de l’évènement ainsi que sa place dans le contexte révolutionnaire mondial de l’époque. Deluermoz met par exemple en miroir l’afflux de volontaires étrangers et l’agitation qui se produit en écho du mouvement parisien. Une approche qui bouscule notre façon d’aborder l’histoire et qui ouvre des perspectives passionnantes.

Commune(s)

Quentin Deluermoz ; Le Seuil (2019), 448 pages, 25€

Si vous pensez que tout a été dit sur la Commune, il faut vous précipiter sur l’ouvrage de Quentin Deluermoz, maître de conférences en histoire contemporaine à l’Université Paris 13. Il publie un ouvrage particulièrement stimulant qui interroge l’évènement dans des dimensions jusqu’ici négligées. Le pluriel du titre donne le ton d’un travail très riche et novateur qui évoque une histoire de la Commune dans une dimension d’histoire globale. L’auteur interroge l’influence mondiale de l’évènement ainsi que sa place dans le contexte révolutionnaire mondial de l’époque. Deluermoz met par exemple en miroir l’afflux de volontaires étrangers et l’agitation qui se produit en écho du mouvement parisien. Une approche qui bouscule notre façon d’aborder l’histoire et qui ouvre des perspectives passionnantes.

Communardes ! 

3 tomes de 2015 à 2016)

De Wilfrid Lupano (scénario) et Lucy Mazel, Anthony Jean et Xavier Fourquemin (dessin) ; Glénat, coffret en 3 volumes, 168 pages, 45€

Épisode sanglant, très court, et dont les effets immédiats sur l’histoire sont dérisoires, la Commune de Paris conserve encore aujourd’hui un caractère éminemment symbolique dans l’histoire des révolutions socialistes. On l’oublie mais parmi les insurgés se trouvaient des femmes qui entendent bien prouver que la révolution n’est pas qu’une affaire d’hommes. L’intégrale de cette série en bandes dessinées (Nous ne dirons rien de leurs femelles ; Les éléphants rouges ; L’Aristocrate fantôme) est désormais disponible en coffret. Trois opus certes inégaux mais qui ont le mérite de mettre en avant le combat des femmes pour les libertés de tous.

Le cri du peuple

(4 tomes entre 2001 et 2004).

De Jean Vautrin et Jacques Tardi ; Casterman, réédition en intégrale (2021), 176 pages, 25€

Il était impossible de chroniquer des ouvrages sur la Commune sans traiter LA bande dessinée référence dessinée par Tardi d’après le roman éponyme de Vautrin. Une œuvre majestueuse, magistrale, qui relate la grande Histoire de cette révolution sociale et humaine à travers le parcours de personnages de fiction qui croisent celles et ceux qui ont réellement participé aux événements, de Louise Michel à Jules Vallès en passant par Gustave Courbet. Entre roman graphique et histoire graphique, si vous devez n’acheter qu’un ouvrage, précipitez-vous vers celui-là.

La Commue de Paris. 1871

Michel Cordillot (coord.), éd. de l’Atelier (2021), 1400 pages, 34€50

Cet ouvrage est un monument. Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la Commune sans jamais oser en rêver. Il s’agit d’un véritable défi éditorial avec ses 1400 pages et de nombreux auteurs spécialistes des différentes questions et des personnages cités. Le livre présente près de 500 biographies de Communards qui se veulent représentatives de la diversité du mouvement. C’est un livre que l’on peut parcourir ou bien dans lequel on peut vagabonder. Il compte de nombreux éléments qui permettent de comprendre l’évènement dans toutes ses dimensions à travers une riche iconographie, souvent inédite, venue de collections privées. Il y a aussi de nombreuses cartes et synthèses. Le livre est appelé à devenir une référence et fait le point sur l’état des connaissances sur le sujet par les meilleurs historiens. Bref, un indispensable.

La commune n’est pas morte

Éric Fournier, Libertalia (2013), 196 pages, 13 €

La Commune est un fait historique mais aussi, comme tout évènement politique, un objet de mémoire. Dans cet ouvrage original, éric Fournier se penche sur les usages politiques du passé, en l’occurrence les 72 jours de la commune. Il décrit les premières commémorations des années 1880 et la naissance du mur des Fédérés, lieu emblématique du mouvement ouvrier français. La montée au mur devient un rituel qui atteint sa quintessence en 1936, quand près de 500 000 personnes essaient de défiler derrière les chefs victorieux du Front populaire. L’évocation du centenaire de 1971 et des rivalités entre les gauches post-68 est particulièrement intéressante, tout comme la difficulté pour l’état et les politiques d’intégrer cette commémoration dans le récit national, notamment dans le contexte d’une droitisation de l’espace public.

Nous la commune

Dugudus et Hugo Rousselle ; ouvrage auto-édité 2021), en vente sur  nouslacommune.fr,  128 pages, 32 €

À l’occasion du 150ème anniversaire de la Commune, le graphiste Dugudus présente une exposition autour de cinquante figures choisies parmi la foule des insurgés. Célèbres ou illustres inconnus, ils incarnent le peuple de la Commune. Ces personnages grandeur nature sont placés dans différents quartiers parisiens. L’exposition est complétée par un livre d’art. Les cinquante dessins de Dugudus y sont accompagnés des textes biographiques d’Hugo Rousselle qui apportent des éléments sur la vie de ces insurgés et sur les évènements de la Commune. Les contributions de l’historienne Mathilde Larrère et de l’historien et spécialiste de l’affiche Alain Gesgon apportent des éléments contextuels précieux.

Louise Michel, la rebelle

Film de Solveig Anspach (2010)

Tout le monde connait Louise Michel la Communarde, celle qui a réclamé sa part de plomb au tribunal qui la jugeait. On connait moins Louise Michel la déportée, celle qui a été, avec d’autres camarades de lutte, envoyé en Nouvelle-Calédonie pour expier ses « crimes ». Surtout, les historiens de la 3ème République ont « oublié » de rendre hommage à celle qui, enfermée sur cette île du Pacifique, se lie aux Kanaks auxquels elle enseigne le Français et qu’elle va soutenir dans leur révolte contre l’ordre colonial. Formidable interprétation de Sylvie Testud, parfaite en Louise Michel, humaniste, résistante, courageuse et déterminée.