Où en est l’écologie politique en Biterrois ?

Où en est l’écologie politique en Biterrois ?

L’écologie, combien de divisions ? Le mundillo politique biterrois ne brille pas par une conscience aigüe et acérée de la catastrophe climatique qui vient. Traduction dans les faits : une modeste 10e et dernière vice-présidence dédiée à l’environnement à l’agglo Béziers-Méditerranée accordée à un maire nouvellement rallié à la majorité du Maire-Président. Pourtant, à l’heure où la menace s’aggrave, nombre de collectivités ont bien compris que coordonner la réflexion et l’action via un élu référent de poids était indispensable. C’est par exemple le cas pour la métropole de Montpellier qui dispose d’une 4e vice-présidence chargée de la transition écologique, tout comme les agglomérations d’Agde (3e) et de Sète (2e).

L’écologie politique existe cependant bel et bien en Biterrois avec quelques militants EELV. Face à des partis plus anciens et à la domination de l’extrême droite locale, leur ligne politique est un peu difficile à suivre. Plutôt modérés, sur la ligne Jadot, ils se sont pourtant tantôt alliés à LFI aux municipales de 2020, tantôt à Génération.s pour les départementales, empêchant à chaque fois l’union des gauches. D’ailleurs, leur leader local s’est mis en retrait de la campagne de la NUPES alors même que la candidate était sa seconde de liste à l’élection municipale de 2020. De cet embrouillamini ne ressort pas une ligne claire. Les actions les plus éclatantes concernent la corrida, la chasse et le bien-être animal, le tout largement mis en avant sur les réseaux sociaux. Sur la question climatique, qui touche directement l’humanité, on reste sur des généralités et des postures bien plus que sur des propositions concrètes à l’échelle des collectivités locales qui ont pourtant nombre de leviers pour agir. Cela explique en partie la faiblesse de leurs résultats électoraux locaux, les écologistes biterrois n’ayant pas su profiter de la dynamique des élections européennes de 2019. Le territoire biterrois, en première ligne face au changement climatique, mérite probablement mieux.

Conclusion : combien de temps regarderont-ils ailleurs ?

Suffira-t-il de remplacer individuellement la bouteille plastique par une gourde pour lutter contre le pollueur Coca-Cola et autres géants de l’agro-alimentaire ainsi que contre le dérèglement climatique ? À moins d’une naïveté criminelle, il serait totalement irresponsable de penser que de telles mesurettes seraient à même de changer la donne. Plus encore qu’à un écocide, c’est à un anthropocide que nous nous destinons si nous ne faisons rien car la planète, elle, survivra encore quelques milliards d’années. Ce qui est en jeu actuellement n’est rien de moins que la survie de l’espèce humaine et la vivabilité de la terre.
Même si, on l’a vu, le dérèglement climatique s’accélère dangereusement, l’échéance paraît encore lointaine mais la route que nous empruntons sera parsemée de terribles épreuves pour l’humanité : conflits pour l’eau, pour les terres, migrations climatiques, etc. Seule une véritable remise en question du fonctionnement économique fou de notre monde permettra d’échapper à un sort si funeste. Espérons que nos élites politiques finiront par se montrer à la hauteur de ce défi plutôt que de proposer continuellement des doses d’opium identitaires..

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