Le SCOT est une réflexion de moyen terme sur l’aménagement de notre territoire. Cet énorme bassin de 87 communes qui représente le quart du département tant en nombre d’habitants qu’en superficie connaît de véritables problématiques d’ensemble, en particulier dans le domaine des mobilités, car il s’agit d’un territoire dominé par l’étalement urbain, la périurbanisation mais aussi la persistance d’une dimension rurale importante. Autrement dit, se déplacer chez nous n’est pas chose facile et l’usage de moyens carbonés est majoritaire. Aussi, comment concilier transition écologique et mobilités en Biterrois ?
Le SCoT se fixe donc l’objectif de diminuer les pointes de trafic routier et offrir aux habitants une alternative à la voiture en canalisant les flux sur les principaux axes de circulation. L’idée serait de doter ces axes d’une offre de transports en commun cadencée toutes les 15 à 20 minutes en période de pointe, mais aussi de mettre en place une offre de type covoiturage de ligne ainsi que des voies de déplacements doux. Ce réseau d’axes principaux serait alimenté par un réseau secondaire de rabattement actuellement moins emprunté, orientant les usagers vers des centres multimodaux (plusieurs types de transports, trains, bus, etc.) localisés près des gares ferrées (Agde, Béziers, Magalas et Vias) et des gares routières (Béziers, Pézenas) existantes (lire aussi Biterre N°3 p.11), qui imposeront un stationnement de longue durée et de connexion au réseau de voies douces. Enfin, l’arrivée de la ligne LGV permettra d’augmenter la cadence des trains quotidiens sur la voie historique avec la gare de Béziers transformée en pôle d’échange multimodal, tout en maintenant le service vers Bédarieux pour répondre aux enjeux de périurbanisation de Béziers vers le nord en direction de Magalas et de ses alentours.
Lorsqu’on parle de mobilités douces, on évoque les déplacements non motorisés comme la marche à pied et surtout le vélo, des déplacements courts qui ne compensent pas l’usage de la voiture. Depuis quelque temps, le développement de la pratique du vélo s’est accéléré, surtout avec son électrification qui a permis à la fois d’ouvrir son utilisation à des personnes plus âgées ou moins portées sur l’activité physique, et de rouler sur des distances plus longues. Aussi, des efforts sur le plan de la sécurité des parcours, de la place accordée à ces modes de déplacements, de l’aménagement de stationnements aux abords des principaux équipements doivent être réalisés qui permettraient de rendre plus attractifs les cœurs de villes et villages avec une amélioration de l’accès aux services, commerces et logements.
Par ailleurs, le Biterrois, du littoral à l’arrière-pays, est confronté l’été, voire au-delà depuis quelques années avec le développement du tourisme d’arrière-saison, au flux de vacanciers dont il faut gérer les déplacements. À ce sujet, plusieurs pistes sont évoquées. Si la forte fréquentation des pistes cyclables du Canal du Midi peut être considérée comme historique et traditionnelle depuis de nombreuses années, nous sommes en train d’assister à une volenté de renforcer les circulations transversales sur le littoral du Cap d’Agde jusqu’à Vendres par des « voies vertes » et même par du cabotage maritime. Du littoral vers l’intérieur du département, d’autres circulations douces seront créées ou consolidées et accompa- gnées d’un renforcement des transports en commun sur l’axe-Agde-Pézenas, mais aussi sur un axe Saint-Chinian-Pézenas, tout ceci afin de mettre en relation et valoriser l’attractivité des différents tourismes : balnéaire, œnologique, culturel et patrimonial…
À notre échelle, la mobilité est donc un enjeu primordial mais particulièrement coûteux, c’est pourquoi il ne faudra pas tarder à transformer ce qui n’est qu’un projet prévisionnel en réalité tangible tant l’urgence climatique et sociale nous l’impose. Quand on partait de bon matin, quand on partait sur les chemins… à bicycleeeeeette…
