Directeur de La Cigalière à Sérignan
Pouvez-vous nous présenter votre équipement culturel et sa philosophie dans le paysage culturel biterrois ?
Cela fait 8 ans que je suis à la tête de La Cigalière. Je me suis attaché à appliquer une politique culturelle envers le jeune public. Je voulais de la création. Nous avons à peu près trois mois de résidence qui sont dédiés au jeune public et à la musique sur la salle. Pour autant, La Cigalière reste pluridisciplinaire dans toutes les formes de spectacles que nous présentons. Nous avons une politique culturelle et éducative qui est assez forte. C’est, selon moi, très important de la garder. C’est une véritable chance et nous nous étendons de plus en plus sur le territoire pour proposer des actions éducatives et culturelles aux écoles et à tout ce qui touche aux établissements spécialisés.
Quelle est votre zone de rayonnement et comment pourriez-vous l’élargir ?
Nous travaillons sur le Biterrois, vers Pézenas et nous ne nous interdisons pas de mener des actions jusqu’à Sète. Après, il faut reconnaître que la zone de rayonnement dépend des spectacles que nous proposons. À l’heure actuelle, je dirais que cette zone est régionale mais avec une très belle implantation entre Narbonne et Sète. Pour les spectacles de plus grosse envergure, nous avons des visiteurs qui viennent de très loin. Je parle là de l’aspect diffusion. Mais honnêtement, je n’ai pas pour but d’aller chercher du public très loin en ce qui concerne les concerts et les spectacles. Pour la partie action éducative et culturelle, c’est autre chose et nous irriguons beaucoup sur tout le territoire, justement pour que l’accès soit le plus large possible. C’est important que le public ait accès aux différentes facettes de tout ce qui se passe dans milieu culturel. Nous voulons être au plus près de notre public sur notre territoire. C’est là notre cible.
Quel est le profil de votre public actuel et essayez-vous de le diversifier ?
Nous avons un public très familial. C’est dû à une politique tarifaire basse qui nous tient à cœur, avec des prix d’accès au plus près de la réalité financière de la population. Il ne faut pas que le tarif soit un frein. Notre premier abonnement est à 36 euros ; avec cela, on peut voir quatre spectacles. Pour le jeune public, quand il vient en famille, c’est 3 euros pour les enfants et 5 euros pour les adultes. Nous proposons de véritables instants de convivialité, avec des goûters où les gens peuvent se retrouver, discuter, partager. Cela nous tient vraiment à cœur. Nous faisons la même chose après les spectacles avec les artistes qui se mêlent au public. Nous réalisons aussi des ateliers gratuits parents/enfants pour que tous puissent découvrir les spécificités des compagnies et avoir un regard différent sur leur vie. Cela touche à tout: magie, marionnettes, théâtre; je trouve que c’est merveilleux de maintenir cela. Cette partie là est gratuite. Nous voulons un spectacle pour tous avec des portes grandes ouvertes pour que tout le monde se sente chez soi à La Cigalière.
Selon vous, la culture doit-elle être rentable ?
Selon moi, non. Après, cela dépend de quelle culture on parle. La culture, c’est quelque chose de nécessaire pour l’ouverture d’esprit, pour plein de choses dans la vie. On ne peut pas se poser là sur une question de rentabilité. Mais quand je vois des spectacles à 50 ou 100 euros par personne, je me demande quel foyer peut se permettre de mettre un tel budget dans une soirée. Pour moi, l’accessibilité à la culture, ce n’est pas ça, d’où notre politique tarifaire.
Comment envisagez-vous l’avenir ?
Nous sommes nécessaires. Cela s’est senti avec les mois que nous venons de passer. Il y aura un monde d’après, c’est sûr ! Il y a des habitudes qui se sont prises dans le mode de consommation de la culture en général. Mais je ressens que les gens ont envie de revenir dans les salles. J’espère que nous pourrons le faire très vite sans aucune contrainte. J’attends avec impatience que cette pandémie soit derrière nous.
