La course à la terre

La course à la terre

La terre est la source de toute richesse et de toute activité humaine depuis que l’être humain s’est sédentarisé. Quelques milliers d’années plus tard, rien n’a changé : posséder la terre est une clé du développement. La pression foncière reste plus que jamais fondamentale et les bonnes terres ou celles irriguées sont et seront de plus en plus convoitées. Il faut ajouter à cela la pression liée dans notre région à l’urbanisation galopante et rien ne dit que la récente loi ZAN (cf BiterreN°10) permettra de l’enrayer. Si on ajoute à cela la présence de plus en plus criante d’investisseurs qui raflent les joyaux de la couronne languedocienne (campings, châteaux pinardiers, domaines viticoles, etc.) on ne peut que s’inquiéter de l’avenir foncier de notre territoire. Et cette inquiétude est d’autant plus vive pour les exploitants viticoles qui sont obligés d’accroître régulièrement leur surface cultivable exploitée pour maintenir un revenu correct.

Comment trouver des terres à un moment où celles-ci sont plus rares et soumises à des contraintes climatiques extrêmes ? La SAFER remplit son rôle en privilégiant la vente auprès d’agriculteurs en activité, mais elle ne peut pas vraiment les aider lorsque le pot de terre se trouve confronté au pot de fer… La future loi sur l’agricul- ture de Marc Fesneau devrait comporter la création d’un « fonds de portage » des terres agricoles d’un montant de 400 mil- lions d’euros. À l’échelle de la France en- tière et d’une population agricole qui se renouvelle avec de nombreux départs en retraite, cela reste trop peu. Des associations de portage foncier militantes comme Terre de liens essaient d’installer des paysans en rachetant les terres qu’elles mettent ensuite à leur disposition avec des baux ruraux très avantageux, mais le système reste encore très marginal et suscite les réticences du syndicat agricole majoritaire qui y voit une menace sur la propriété privée.

Les collectivités, à travers la Région et le Département, font également du portage à travers l’EPF (Établissement Public Foncier) mais les ressources publiques sont en berne et il est difficile de coller au plus près des micro-besoins du terrain. L’échelle pertinente serait peut-être celle des intercommunalités mais encore faut-il qu’il y ait une conscience des enjeux agricoles, environnementaux et alimentaires. Près de nous, si la comunauté de communes La Domitienne a lancé un Projet Alimentaire Territorial (PAT) qui va dans le bon sens en faisant le lien entre producteurs locaux et cantines publiques, l’horizon est toujours vide pour l’agglomération Béziers-Méditerranée pour qui le sujet ne semble pas être une priorité.

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