Directrice des Vignerons du Pays d’Ensérune
On parle beaucoup du développement de l’œnotourisme. Est-ce, selon vous, une piste sérieuse pour le développement régional ?
C’est une piste plus que sérieuse, parce que nous parlons de deux grandes activités économiques de notre territoire : la viticulture et le tourisme. Donc, en parlant d’œnotourisme on évoque quelque chose de très sérieux quant à la reconnaissance et au développement de nos vins et de notre territoire. Depuis 40 ans, le Languedoc a pris un virage qualitatif et nos vins sont maintenant reconnus dans le monde entier.
Est-ce qu’à l’échelle des Vignerons des pays d’Ensérune vous vous orientez vers l’œnotourisme ?
Oui bien entendu. Quand on vend son vin à l’international, nous avons des clients qui viennent ensuite chez nous et donc nous avons besoin de les recevoir dans les meilleures conditions. Nous avons créé à Nissan-lez-Ensérune un tout nouveau caveau, entièrement transformé, plus convilial. Nous proposons des activités, des animations musicales, des visites de vignes, de caves, mais aussi des visites patrimoniales, de l’art… Nous travaillons également avec les professionnels du tourisme et de l’hébergement qui dirigent leurs clients vers nos caves.
Voyez-vous, grâce à cela, venir une nouvelle clientèle, y compris hors- saison ?
Oui, même si 2020 et 2021 ont été très compliquées. Surtout, nous avons de plus en plus de touristes de proximité qui viennent le temps d’un week-end, et ce, toute l’année. La crise sanitaire a accentué ce phénomène car les gens ont moins voyagé et ont pris du plaisir à redécouvrir leur terroir. Nous avons, par exemple, tous les samedis matin un producteur d’huîtres de l’étang de Thau qui vient à Cazouls-lès-Béziers pour des dégustations. Cela a un succès énorme. Nous l’avons fait au départ pour soutenir la filière qui était en grande difficulté avec le Covid et c’est devenu une institution. Et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Le « street art » sur les cuves à Nissan-lez-Ensérune a aussi été un phénomène totalement inattendu. Les gens viennent pour voir les cuves et, finalement, ils dégustent et restent sur place. Là aussi, ce sont de formidables moments de convivialité autour de la découverte des vins. C’est du gagnant-gagnant grâce à toute une clientèle que nous n’avions pas ou peu par le passé.
Comment les pouvoirs publics peuvent- ils accompagner cette transformation ?
Les institutions ont été à nos côtés pour nous aider à réaliser ces transformations dans nos caves. Ils nous soutiennent aussi beaucoup à travers l’export et le marketing du vin. Chacun doit prendre conscience de la qualité de ce territoire, de sa magnificience.
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