Des pistes pour s’en sortir

Des pistes pour s’en sortir

Un pôle métropolitain ?
Avec autant de points communs (tourisme, viticulture, histoire) une stratégie de développement métropolitain autour de Béziers et Narbonne n’est-elle pas LA planche de salut pour lutter face aux ogres montpelliérain et toulousain ? En effet, non seulement les deux sous-préfectures se cannibalisent en attirant chacune des travailleurs venant de chez l’autre, mais elles disposent en plus d’un tissu économique très fragile. Une précision tout de suite : un pôle métropolitain n’est pas une métropole… Il s’agit d’un établissement public créé à l’initiative d’intercommunalités qui souhaitent développer entre elles un espace de solidarité. Non obligatoire et répondant à une vision commune de l’aménagement spatial et du développement durable, le pôle métropolitain est un outil de coopération « à la carte », dont les fondateurs définissent l’objet social et le périmètre d’intervention. Nullement limité par les frontières départementales, il permettrait de mutualiser l’avenir des deux agglomérations de Béziers et de Narbonne et de leur donner une taille suffisante qui leur permettrait de peser dans les négociations avec les départements de l’Aude et de l’Hérault, la région Occitanie, l’état, et même avec l’Europe. Une telle solution semble d’autant plus crédible que ces deux territoires partagent déjà des projets communs, notamment au sein de l’association « Cœur du Languedoc » qui a spécifiquement été créée en 2015 (avec également les Communautés d’agglomération de Béziers et d’Agde ainsi que la Communauté de communes du Lézignanais) pour obtenir des fonds européens, auxquels ils ne pouvaient prétendre isolément car trop petits.

L’œnotourisme
Depuis quelques années, viticulture et tourisme ont misé sur une montée en gamme en proposant une production de vin de grande qualité et une amélioration spectaculaire de l’accueil des touristes avec, entre autres, la rénovation en profondeur des stations balnéaires vieillissantes et des hébergements de meilleure facture. L’œnotourisme développe un lien qui était jusqu’alors quasi inexistant entre l’arrière-pays et la bande littorale, attirant des populations plus aisées adeptes de courts séjours qualitatifs qui dépassent le cadre de la saison estivale. On peut cependant regretter que la culture soit encore marginalisée dans une région pourtant si riche d’histoire, de patrimoine et de personnalités. Cela aurait pourtant de l’allure un triptyque tourisme-vin-culture !

Le télétravail
La crise due au coronavirus est en train de rebattre les cartes : le télétravail qui se démocratise et s’impose même dans certains secteurs d’activité devrait permettre à des actifs qualifiés de s’installer durablement sur des territoires où le foncier et les loyers sont plus accessibles que dans des grandes métropoles. C’est, peut-être, une chance inespérée de voir réinvestir les centres désertés des villes moyennes comme Béziers et Narbonne. Et l’arrivée massive de ces actifs qualifiés, au pouvoir d’achat significatif, s’accompagnera du retour des commerces de proximité qui ont progressivement, depuis les années 90, cédé leur place à des agences immobilières, des banques et des compagnies d’assurances.