De l’amateurisme marron au professionnalisme

En 1995, Bernard Lapasset officialisait l’autorisation du professionnalisme en rugby. Pourtant, l’argent n’avait pas attendu cette date pour investir le « noble game ». L’indemnisation des joueurs a provoqué la scission entre le jeu à XIII et le rugby à XV en Angleterre dès la fin du XIXe siècle. Dans les années 1920, de l’argent circule dans le championnat de France permettant de former de grosses écuries très compétitives. C’est ce qui explique le titre de Quillan en 1929. Le club audois avait remporté le pari de son président, le chapelier Bourrel, qui avait recruté les meilleurs joueurs du Languedoc et du Roussillon et de l’équipe de France. Les débats étaient virulents autour de cette pratique, les défenseurs de l’amateurisme dénonçant une « foire aux joueurs grâce à laquelle les entrepreneurs de spectacles, les barnums du rugby peuvent impunément acheter et revendre s’il leur plaît des joueurs qui ne sont pas responsables du rôle qu’on leur fait jouer ». Cette forme de professionnalisme qui ne dit pas son nom et la flambée de violence sur les terrains qui semble y être associée valut d’ailleurs aux Français d’être exclus du tournoi des Cinq Nations par les Britanniques en 1931. Plus près de nous, l’ASB aurait-elle eu le même lustre sans la présence du président Jojo Mas ? Que ce soit de façon sonnante et trébuchante ou bien sous forme de « promotion sociale », l’argent a toujours été présent dans les sports qui présentent un intérêt économique, politique et médiatique…

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