Le gouvernement et le chef de l’État ont décidé du passage en force sur la question des retraites. Par idéologie certainement, par orgueil également, probablement celui d’un homme. Un homme qui ne se préoccupe déjà plus de ce qui se passera après lui. Cela, malgré des mobilisations sociales massives jamais vues depuis des dizaines d’années ; cela, malgré des enquêtes d’opinion qui disent toute l’opposition d’une large majorité des actifs et de la population.
Se pose inévitablement la question du jour d’après et de la relation entre la nation et ses représentants. L’insurrection électorale a déjà eu lieu à travers l’abstention et les scores records de l’extrême droite aux élections présidentielle et législatives. La surdité actuelle teintée de morgue méprisante s’appuie sur l’idée que la résignation triomphera. Pourtant, de la résignation au désespoir, il n’y a qu’un pas. Qui sait vers quoi nous mènera la colère d’un peuple désespéré, tant dans la rue que dans les urnes.
