Climat : Béziers brûle-t-il ?

Climat : Béziers brûle-t-il ?

Pluies diluviennes et inondations de plus en plus fréquentes, feux à répétition, températures caniculaires, érosion du trait de côte… Le Biterrois n’échappe pas au dérèglement climatique qui semble s’accélérer ces dernières années. Les collectivités locales – municipalités et intercommunalités – ont-elles pris la mesure de ce défi et sont-elles à la hauteur de l’enjeu ?
Les 22 et 23 octobre 2019, des pluies diluviennes se sont abattues sur tout le Biterrois – 220 mm, soit la moitié des précipitations annuelles en 24 heures -, provoquant des inondations dramatiques à Villeneuve-lès-Béziers où de nombreux habitants se sont retrouvés pris au piège avec jusqu’à un mètre cinquante d’eau chez eux. Le 8 avril 2021, une nouvelle catastrophe météorologique a frappé les viticulteurs locaux, victimes de gelées noires qui ont détruit une grande partie du vignoble durant la nuit.

En 2022, la sécheresse généralisée frappe le pays et la région avec une pluviométrie quasi nulle, des températures moyennes supérieures de 3,6° à l’été précédent et des maximales proches de celles observées en Afrique du Nord. Cet été, plusieurs feux se sont déclenchés tout autour de Béziers et, dans le département de l’Hérault, les incendies auront détruit entre juin et septembre 1374 hectares de végétation contre 481 en 2021 et « seulement » 182 en 2020.
On le voit, seule l’année 2020 aura été relativement épargnée, pé- riode durant laquelle l’activité a été réduite au minimum du fait des confinements, confirmant le rapport du GIEC sur l’impact humain sur le changement climatique et par conséquent sur la biodiversité. Faut-il argumenter davantage pour démontrer que le changement climatique est une réalité qui touche notre quotidien et que nous devons y faire face à toutes les échelles ?

Pour ce dossier, nous avons choisi quelques exemples précis et d’autres plus généraux pour tenter de démontrer l’impact du cli- mat sur nos vies, sur la faune et la flore, mais aussi son poids sur la fragile économie locale et sur ses enjeux politiques. Bien enten- du, nous n’avons pas la prétention d’être exhaustifs car d’autres exemples des conséquences néfastes du dérèglement climatique auraient pu être mis en exergue. Il aurait fallu pour cela bien plus qu’un numéro de Biterre

Outre les restrictions d’eau imposées par les préfectures en période de forte sécheresse, l’État a demandé aux intercommunalités de se saisir du dossier environnemental avec, entre autres, la mise en place du Plan Climat Air Energie Territorial (PCAET). Le PCAET est un outil de planification stratégique et opérationnel qui permet aux collectivités d’aborder l’ensemble de la problématique air-énergie-climat sur leur territoire en prenant des mesures concrètes concernant les émissions de gaz à effet de serre ou bien encore sur la préservation de la biodiversité. L’ambition de ce plan est de tendre vers une énergie positive dès 2045, de telle façon que les consommations énergétiques soient couvertes par la production en local d’énergies renouvelables.

À l’échelle locale, plusieurs communes comme Sérignan, Boujan, Vendres, Villeneuve-lès-Béziers ou Murviel-lès-Béziers éteignent désormais l’éclairage public la nuit, générant ainsi des économies d’énergie substantielles au moment où les coûts explosent. Dans le département, une cinquantaine en font actuellement l’expérience et plus de 70 réfléchissent à franchir le pas, un chiffre encore trop faible pour un département de plus de 340 localités. Le besoin de mobilisation semble donc être à l’ordre du jour. Au final, la guerre en Ukraine et le renchérissement des énergies auront peut-être été plus efficaces pour faire bouger les lignes que des années de sensibilisation et de pédagogie…

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