Au-dessus de la mêlée

Au-dessus de la mêlée

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Nous avons demandé à quatre anciens grands joueurs de l’ASB et du RCN leur avis sur la situation actuelle de leurs clubs de cœur et sur leur devenir, sur le rôle de l’argent public dans le sport, sur le mécénat et leur positionnement sur un éventuel rapprochement des deux structures pour tenter de lutter face aux métropoles montpelliéraine et toulousaine.

À l’heure du professionnalisme, un club doit être en mesure de proposer un budget de 25 millions d’euros pour espérer jouer les premiers rôles en Top 14. à Béziers comme à Narbonne, on en est loin. Aussi, l’idée d’unir les forces autour d’un grand club issu du « Pays Cathare » revient régulièrement d’autant que les réflexions actuelles sur l’organisation territoriale doivent permettre d’envisager à moyen terme l’émergence de clubs professionnels au niveau métropolitain. Une métropolisation que Paul Goze, président de la Ligue Nationale de Rugby, définissait dans les années 2000 comme « une tendance très forte dans le top 14 qui devrait se poursuivre ».

Quid alors de Béziers et Narbonne, pris en étau entre Montpellier et Toulouse ? Le projet d’équipes de « provinces » qui avait été évoqué au moment de la professionnalisation pourrait bien refaire surface. Mais pour les maires, une entente sous quelque forme que ce soit signifierait la disparition de deux clubs dont les couleurs ont fait la fierté et contribué à la renommée de leurs villes respectives. Et ça, électoralement parlant, ça pèse lourd. Car tant du côté des anciens joueurs que des spectateurs, l’idée d’une fusion pour créer un club capable d’évoluer durablement en Top 14 a du mal à passer même si tous reconnaissent l’impossibilité pour les deux clubs de retrouver l’élite sans la venue d’un mécène tant le potentiel économique du Biterrois comme du Narbonnais est limité. Les rivalités ancestrales encore bien vivaces et la nostalgie d’une époque -certes révolue mais ô combien glorieuse- sont tout autant de freins à un rapprochement.

Du coup, rares sont les acteurs à être véritablement prêts à perdre leur identité et à tirer un trait sur leur histoire passée. Pourtant, il est loin le temps où, pour un joueur, le départ chez l’ennemi était considéré comme une haute trahison. Aujourd’hui, un transfert ne signifie ni plus ni moins qu’une évolution de carrière. L’amour du magot plutôt que l’amour du maillot.

Retrouvez les interviews de Alain Paco, Didier Codorniou, Richard Castel et François Sangalli