Fontjun : le drame de la Résistance biterroise

Le 7 juin résonne dans le Biterrois comme une date funeste. Depuis maintenant 78 ans, nous commémorons chaque année ce qui reste le plus grand crime nazi dans notre département. En effet, le débarquement du 6 juin 1944 marque le début de la montée au maquis ; les hommes de Béziers et des communes de Montady, Nissan, Colombiers, Puisserguier et surtout Capestang appartenant à l’Armée secrète se mettent ainsi en route pour rejoindre le maquis Latourette. Le départ, dans l’enthousiasme d’une libération tant espérée et sans trop de discrétion ne passe pas inaperçu pour les occupants, peut- être également renseignés, qui vont tendre une embuscade au convoi de résistants au col de Fontjun.

La voiture de tête, dans laquelle se trouve Roch, alias le colonel Durand de Poilhes qui vient de nous quitter, parvient à se faufiler mais les deux camions sont arrêtés et la bataille s’engage. Cinq des maquisards sont tués durant le combat et 18 autres capturés par les Allemands qui les conduisent à la caserne Du Guesclin de Béziers où ils sont interrogés et torturés par la Gestapo.

Le 7 juin 1944, à 14 heures, l’exécution des 18 résistants s’effectue par groupes de six sous la balustrade du Champ de Mars. Juliette Cauquil refuse la grâce obtenue et tombe sous les balles avec Elie Amouroux, Marc Albert, René Dez, Pierre Cros, Roger Cauquil, Louis Huc, Marcel Bousquet, Henri Villeneuve, Salvador Montagne, Emile Loscos, Louis Baïsse, Henri Massat, André Combet, Louis Caux, Joseph Quixalos, Guy Bourdel et Ignace Malet. Dix de ces victimes étaient originaires de Capestang, ce qui poussera les Allemands à s’en prendre à ce village qu’ils vont encercler pendant plusieurs jours. 143 hommes de 18 à 45 ans sont rassemblés, emmenés à pied à Béziers puis déportés en Allemagne comme travailleurs forcés. Alors même que certains se plaisent à manipuler l’histoire et la mémoire pour des intérêts bassement politiques, le sacrifice de ces résistants nous rappelle à nos devoir civiques, au premier rang desquels se trouve la lutte contre la bête immonde que ces jeunes maquisards ont contribué à terrasser et qui malheureusement ressuscite dans cette terre de liberté et de progrès que fut le Biterrois.

Laisser un commentaire