ÊTRE JEUNE EN BITERROIS

ÊTRE JEUNE EN BITERROIS

Qui sont les jeunes Biterrois ?  Emploi, niveau éducatif : une situation difficile.

à Béziers, pour la jeunesse, le rouge est mis. Les chiffres sont sans appel. Même s’ils se sont légèrement améliorés entre 2007 et 2017, cette amélioration est largement inférieure à celle constatée à Montpellier, dans l’Hérault, en Occitanie comme sur l’ensemble du territoire.

Tous les indicateurs sont mauvais : 41% des 15-24 ans sont au chômage et la moitié des moins de 30 ans vit sous le seuil de pauvreté.

Et encore, ce sont des chiffres de 2017 publiés en 2020 par l’INSEE ; la crise sanitaire, mais nous ne le saurons que dans quelque temps, aura vraisemblablement contribué à creuser des inégalités déjà profondes.

On le sait, le bassin d’emploi du grand biterrois est sinistré depuis belle lurette, ce qui explique en grande partie les chiffres du tableau ci-dessous. Mais un facteur déterminant est également à prendre en compte, celui de l’enseignement.

En effet, là aussi, Béziers est championne toutes catégories : un tiers de la population non scolarisée ne possède pas de diplôme, ce qui signifie un taux élevé de chômage, des emplois peu qualifiés, souvent précaires, qui se traduisent par de très faibles revenus.

Quant à la population scolarisée dont la tranche d’âge se situe entre 18 et 24 ans, elle atteint à peine les 40% quand l’Hérault, l’Occitanie et la France dépassent les 50% et que Montpellier, ville étudiante par excellence, flirte avec les 80% !!! Les proportions de diplômés de l’enseignement très supérieur chez les 25-29 ans sont tout aussi inquiétantes et démontrent la faiblesse biterroise en titulaires d’un BAC+5 ou plus.

Enfin, en ce qui concerne le pourcentage d’élèves, d’étudiants et de stagiaires par rapport à la population totale, Béziers fait encore figure de mauvais élève avec un taux inférieur à 10% quand Montpellier se situe à plus du double.

Un beau zéro pointé à tous les niveaux en Biterre et un retard considérable à rattraper.

L’offre éducative publique en Biterrois, état des lieux.

L’offre éducative à Béziers et dans sa région reflète, comme ailleurs, le millefeuille administratif français. Les écoles maternelles et primaires sont à la charge des communes. Béziers en compte 46. Beaucoup d’entre elles se trouvent dans des bâtiments de la IIIème République, il s’agit donc d’un parc qui nécessite des investissements conséquents. D’ailleurs, les villages du grand biterrois en ont tiré les conséquences en créant des écoles neuves pour remplacer les anciens bâtiments et faire face à la croissance démographique ainsi qu’aux évolutions des modes de vie marquées par l’omniprésence de la voiture.

Au niveau du secondaire, ce sont les départements et les régions qui sont compétents. Aux huit collèges biterrois s’ajoutent ceux de Sérignan, Vendres, Cazouls-les-Béziers, Capestang, et, dans un avenir proche, Maraussan. Au niveau des lycées, on en compte quatre sur la ville, plus celui de Sérignan. Ils regroupent des filières générales, technologiques (industrie à Jean-Moulin, tertiaire à Marc-Bloch Sérignan et à Henri-IV) et professionnelles à Jean-Mermoz, Jean-Moulin et Marc-Bloch. Les lycées publics, qui en avaient grand besoin, ont été rénovés et modernisés depuis une quinzaine d’années. Quant au lycée de Sérignan, il est neuf mais se trouve déjà à pleine capacité.

à l’échelon supérieur, Béziers est une ville universitaire en gestation. Les lycées proposent des BTS dans les services ou l’industrie, une classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE) existe à Henri-IV en partenariat avec le centre universitaire Du Guesclin qui propose des formations en histoire, en psychologie ainsi qu’un Master en tourisme, et l’IUT dispense des formations en commerce, réseaux numériques et carrière sociales.

Le tableau pourrait sembler idyllique, pourtant les formations universitaires biterroises sont à la peine en terme d’image et d’affluence. Il semble donc urgent de les valoriser, les soutenir et surtout étoffer et développer cette offre. Cela passera par un lobbying politique intense auprès de l’état et des universités régionales, et par des investissements en faveur de la jeunesse qui rendront la ville attractive.