Après avoir payé cher sa dépendance historique à la monoculture de la vigne, Béziers est devenue victime de la perversité d’une économie du tourisme de masse fortement résidentielle, aux retombées financières limitées et grande pourvoyeuse d’emplois précaires.

Si les retraités et les ménages les plus fragiles sans enfant privilégient les communes du littoral pour, d’une part, la qualité de leur cadre de vie, d’autre part, pour les emplois saisonniers liés au tourisme qu’elles offrent, les jeunes adultes et les jeunes ménages sont davantage attirés par les centres urbains qui concentrent les emplois et les équipements (d’enseignement supérieur, culturels…). Quant aux couples avec enfants et aux cadres moyens, ils s’installent de préférence dans les communes situées à proximité des villes-centres, généralement proches d’un pôle d’emploi et avec un foncier plus accessible.

Ainsi privée des postes les plus qualifiés accaparés par Montpellier et Toulouse et en l’absence d’une filière productive créatrice d’emplois durables et non-délocalisables, le Biterrois se retrouve parmi les territoires les plus sinistrés de France avec un niveau de pauvreté et un taux de chômage largement supérieurs à la moyenne nationale.