Quand Nicollin construisait l’ASBH à coup de millions…

Quand Nicollin construisait l’ASBH à coup de millions…

  • Post author:
  • Post category:Dossiers

Depuis quelques années, les « mécènes » sont légion dans le rugby professionnel. Certains investissent leur argent par amour de ce sport ou de leur ville, comme c’est le cas de Pierre Fabre à Castres, d’autres s’engagent car le milieu de l’ovalie est devenu, avec la visibilité que lui confère la télévision, un moyen de communication non négligeable et un levier de développement de leurs activités parmi tant d’autres. Ainsi, le TOP 14 ne compte-t-il quasiment plus aujourd’hui que des clubs soutenus par un riche homme d’affaires ou adossés à une grosse entreprise : Altrad à Montpellier, Lorenzetti au Racing 92, Marti à Bordeaux-Bègles, Michelin à Clermont-Ferrand, Wild au Stade Français, Lemaître à Toulon… Si Béziers a en quelque sorte fait office de précurseur, l’essai n’a pas été transformé. En mai 1999, l’ASBH est reléguée en Pro D2 quand Louis Nicollin reprend le club miné par un déficit abyssal de 10 millions de francs. Le « poubelaïre » - par ailleurs propriétaire du club de foot de Montpellier - investit alors massivement. Une paille à ses yeux quand on peut se payer un club avec « une jambe de Bakayoko » (joueur du MHSC de l’époque, ndlr.). Arrivent à Béziers un entraîneur de renom, Alain Hyardet, puis une flopée de joueurs talentueux : Escalle, Labit, Mignoni, Privat, Dourthe, Quesada… Malgré ces dépenses somptuaires, le bilan sera famélique : champion de Pro D2, le club ne parvient pas, malgré deux qualifications en play off et une pour la H Cup, à décrocher le moindre titre majeur. En 2008, après presque 10 ans passés à Béziers, Loulou jette l’éponge. Il en gardera toujours un peu de dépit et de rancœur contre la municipalité comme il le confiait à France 3 : « On a attendu 10 ans, jamais rien n’est venu. Je m’en fous de pas avoir fait les poubelles ni le nettoiement de Béziers, mais au moins qu’il nous donnent une subvention. On n’avait rien ; il fallait qu’on paye tout ». Autres temps, autres mœurs…