S’adapter pour survivre

S’adapter pour survivre

Depuis deux ans, sécheresses et canicules frappent notre territoire. Le vivant, et en particulier le végétal, souffre. Nous n’en sommes qu’au stade du stress hydrique mais sans le dire ou se l’avouer, tout le monde a compris que l’accès à l’eau, ses usages, sa préservation vont devenir à très court terme des enjeux fondamentaux. L’urgence est là, le temps des atermoiements, des demi-me- sures ou du déni sont révolus.

La vigne, principale culture agricole du Bi- terrois et de la région est frappée de plein fouet, certaines parcelles sont mêmes lit- téralement desséchées. Dans l’Hérault, les pics de chaleur ont touché près de 10000 hectares, les ceps et les feuilles, touchées par le mildiou, ont vu leur croissance contrariée tout comme les fruits dont le jus est moins abondant. Du coup, la prévision de récolte pour 2023 s’annonce inférieure de 15% à celle de 2022. Par ailleurs, la hausse des températures s’accompagne d’une augmentation du taux de sucre dans les raisins qui provoque une élévation du degré d’alcool dans les vins, ce qui ne correspond pas forcément aux attentes des vignerons ni des consommateurs. Conséquence inattendue de ces transformations climatiques, les territoires viticoles situés plus au nord connaissent une évolution favorable. Le réchauffement a amélioré les conditions de maturation en Val-de-Loire et par conséquent la qualité de ses vins. Il va en être de même pour des vignobles anecdotiques qui existent en Angleterre ou en Suède qui vont gagner en qualité dans les 30 prochaines années pour devenir de sérieux concurrents des vins d’aquí. Partout dans le monde, en Argentine comme en Afrique du Sud, les vignobles se « septentrionalisent ». En France, on imagine que cette montée vers le nord sera freinée par le système des droits de plantation et par la résistance des exploitants du sud…

Autre conséquence et pas des moindres, en septembre 2023 six vendangeurs sont décédés suite à des malaises cardiaques survenus dans les vignes de Champagne et de Bourgogne. C’est un effet inattendu du dérèglement climatique qui génère des conditions de travail pénibles à en mourir. Plus occupés à traiter des abbayas, les médias n’ont pas donné à ce fait divers l’ampleur qu’il aurait mérité. En plein XXIe siècle, des individus plutôt jeunes meurent des effets de la chaleur caniculaire dans leur travail. On dirait du Zola et ça fait un peu désordre dans la startup nation 2.0.

Comment faire face à cette situation ? Les réponses sont différentes, complexes, mais complémentaires. Devant la catastrophe, certains pensaient encore avoir le temps. Mais non. Il faut changer, et vite.

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