Une révolution culturale et culturelle

Une révolution culturale et culturelle

Apporter de l’eau dans les vignes est une piste est de moins en moins politiquement audible du fait de sa raréfaction. Aussi, l’usage de techniques de paillage ayant un effet mulch(*) ou la mise en place de couverts végétaux par la plantation d’orge peuvent aussi avoir des effets bénéfiques. D’autre part, les viticulteurs adaptent leurs modes de culture en travaillant davantage les sols, en désherbant à proximité des pieds pour éviter que l’herbe ne concurrence la vigne et enlaissant plus de feuillage afin de protéger les grappes durant la phase initiale de leur croissance et de leur maturation.

Il y a ceux qui adaptent le vignoble et leurs pratiques tandis que d’autres qui prennent une direction nouvelle : rester paysan mais avec d’autres plantes ou productions. Sans abandonner la viticulture, certains tentent de créer une sorte de mix agricole en ayant des pro- ductions différentes, complémentaires et à forte valeur ajoutée pour limiter les risques en cas d’aléas climatiques ou de crises sectorielles. Ainsi, le domaine de Depeyre dans les Pyrénées-Orientales tire désor-mais ses ressources de l’apiculture et de l’exploitation des figuiers. Somme toute, cela reste dans la tradition languedocienne mais d’autres se tournent vers des cultures venues de l’autre rive de la Méditerranée. À Pomerols, on s’est lancé dans la plantation de grenadiers qui ont l’avantage de résister au froid et à la sécheresse et le fruit peut être exploité en jus ou en confiture. Dans le même sens, certains développent la culture du thym, du romarin et d’autres plantes aromatiques ou destinées à la distillation en huiles essentielles. Certains vont plus loin en s’orientant vers des cultures totalement différentes comme l’aloe vera ou le chanvre. Ce dernier, qui contient du CDB, est connu pour ses effets apaisants mais la législation autour de sacommercialisation, encore floue, limite les investissements autour de sa production.

Dans de nombreux cas, ces nouvelles cultures constituent seulement un complément de revenu qui permet de sécuriser financièrement des exploitations de plus en plus sensibles aux coups de chaleur sans pour autant nécessiter d’investissements lourds dans de nouveaux systèmes de production. Cependant, certains y trouveront peut-être de nouvelles perspectives, notamment ceux qui auront le plus de dif- ficultés à solutionner leurs problèmes d’irrigation.

(*)L’effet mulch, terme anglo-saxon, consiste à recouvrir la terre d’une couche de matériaux d’origine organique, minérale ou synthétique pour maintenir l’humidité et ainsi limiter l’évaporation. De fait, les besoins en arrosage sont diminués.

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