Portrait des retraités en Biterrois
Les démographes vous le diront, la France a de plus en plus la tête au sud et les cheveux blancs. Une formule pour dire que la popu- lation des départements du Midi augmente significativement depuis 30 ans mais que ce dynamisme s’explique en partie par l’afflux de retraités qui viennent profiter de ce repos au soleil et près du littoral.
En France, parmi les personnes qui prennent leur retraite chaque année, 12% en profitent pour déménager au cours des trois ans qui entourent cette sortie de la vie active. Ce sont près de 50000 retraités qui s’installeraient chaque année entre Nice et Perpignan. Bien sûr, l’Hérault et le Biterrois ne font pas exception à la règle. Le taux de migration net interne (différence entre les entrées et les sorties) est de +1% en 2018 dans le département. Cela a des conséquences sur les prix du foncier et sur la composition sociale des communes car les retraités qui déménagent arrivent très souvent avec le pécule d’une vie de travail et le fruit de la vente de leur précédent logement. Cela soutient donc le dynamisme immobilier mais a aussi des effets indésirés avec l’exil des jeunes les plus précaires ou les moins dotés à distance des villes centres dans des communes parfois peu équipées pour les recevoir. Ainsi, le tiers des ménages de la ville de Béziers a plus de 60 ans. Ce chiffre est légèrement plus bas à l’échelle de l’agglomération avec 27% de plus de 65 ans, tandis qu’il est de 23% dans le département.
Ces retraités représentent 33,6% des revenus disponibles dans la ville en 2020 (Insee). Pour autant, il ne faudrait pas les caricaturer, car les retraités du Biterrois ne sont pas ceux de la côte d’Azur, bien au contraire. En s’installant en Biterre, ils font le choix d’un cadre de vie plutôt préservé et surtout d’un foncier bien plus abordable (1160€ le m2 en moyenne pour un appartement à Béziers contre 3000€ dans le centre de Montpellier et jusqu’à 15000€ dans certaines zones de la région PACA). Pas étonnant de ce fait que la question des pensions et celle également de l’âge légal de départ en retraite soient vécues avec angoisse dans notre territoire, ce qui explique aussi les mobilisations importantes depuis le mois de janvier.
