Sarah Montserrat, le Dyscours et la méthode
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Sarah Montserrat, le Dyscours et la méthode

Sarah Montserrat est professeur à domicile et formatrice depuis une vingtaine d’années, spécialisée dans les troubles de l’apprentissage et le bien-être. Sa mission : un accompagnement global et sur mesure. Au-delà de la transmission des savoirs, Dyscours privilégie l’épanouissement de l’individu, avec pour maître-mot la bienveillance. Parce que chacun est unique et possède sa propre intelligence, Sarah a créé des concepts uniques, innovants et respectueux dans un esprit de partage, de tolérance, de respect et de citoyenneté. Elle a mis en place des méthodes et des prestations ludiques pour que les enfants atteints de troubles « dys » disposent d’un contenu utile à leur quotidien et à leur travail de façon créative et personnalisée, pour qu’ils gagnent en confiance et en autonomie.

Que sont les troubles de l’apprentissage et plus particulièrement les TSLA et troubles dys ?
Il arrive que des troubles neuro-développementaux, c’est-à-dire cognitifs et comportementaux, apparaissent chez l’enfant. Les troubles spécifiques du langage et des apprentissages (TSLA), comprennent les troubles dits «DYS» (dyslexie, dyspraxie, dysgraphie, dysorthographie, dyscalculie, dysphasie) auquel s’ajoute le Trouble de l’Attention avec ou sans hyperactivité. Ils se caractérisent par des dysfonctionnements d’une ou plusieurs de ces fonctions, à distinguer d’un déficit intellectuel global : le langage écrit et/ou oral, la motricité et la coordination, la perception, l’attention, la mémoire de travail, les fonctions visuo-spatiales et les fonctions exécutives.

Comment ces troubles sont-ils considérés ? Sont-ils très handicapants ?
Les TSLA sont un vrai handicap et seront présents tout au long de la vie d’un individu. Leur sévérité varie et 40% des personnes atteintes présentent plusieurs troubles associés. La loi du 11 février 2005 reconnaît ces troubles comme un handicap et dans certains cas ils bénéficient de prises en charge humaines, matérielles ou financières et d’adaptations scolaires particulières. Il convient de bien les diagnostiquer car le retard scolaire qui peut en découler n’est dans ce cas pas dû à une difficulté passagère et va aller grandissant. Au-delà de la scolarité et de l’inclusion scolaire, les TSLA ont un impact significatif sur le développement de la personnalité, l’estime de soi, l’anxiété, la socialisation. La vie quotidienne de toute la famille et pour les adultes la vie professionnelle sont touchées. Les estimations récentes de la Haute Autorité de la Santé indiquent une prévalence de l’ordre de 6% à 8% des enfants par classe d’âge pour l’ensemble des troubles.

Comment vous est venue l’envie d’aider ces patients ?
Au début de ma carrière en tant que professeur d’anglais vacataire, j’ai très vite compris que je souhaitais prodiguer un enseignement plus individuel. Les enfants dys, puis hpi/hpe (haut potentiel intellectuel/haut potentiel émotionnel) sont arrivés sur mon chemin au fur et à mesure et naturellement. Des rencontres, un destin, j’en suis convaincue. Dès l’âge de 10 ans, j’avais cette vocation de devenir professeur. De plus, je me suis tou- jours sentie moi-même ou bien j’ai été vue souvent « différente » et ceci de par mon parcours familial et personnel. J’ai également une hypersensibilité et un fonctionnement mental particuliers, lesquels, je l’ai compris très tard, ont un nom, se diagnostiquent, et ne sont pas si rares. J’ai aussi vécu le rejet et l’humiliation, puis des épreuves de santé m’ont permis de comprendre ce qu’est le handicap invisible. Je pense que c’est pour toutes ces raisons que ces enfants font partie de mon chemin de vie. Je ne peux que ressentir de l’empathie et le besoin de les aider en toute humilité.

Pour les parents, c’est le parcours du combattant

Quel a été votre cheminement ?
À un moment donné, ayant de plus en plus d’enfants dys en cours particuliers, j’ai souhaité donner une autre direction à ma carrière. Je souhaitais enseigner à tous les enfants avec plus de bienveillance d’autant que je voyais bien que les méthodes traditionnelles ne leur convenaient pas toujours. J’ai donc commencé à réfléchir à proposer des méthodes plus individualisées.

Quels outils avez-vous à votre disposition pour travailler sur ces troubles ? Est-ce que c’est une aide personnalisée ou bien du travail de groupe ? Comment travaillez-vous ?
J’utilise différentes méthodes sensorielles existantes ou que je transforme et adapte si nécessaire. J’en invente aussi, et parfois les enfants sont ma première source inspiration. J’essaie d’obtenir une réponse personnalisée de l’enfant, afin de lui montrer que l’on peut apprendre autrement, de façon plus active, et lui permettre de connaître son fonctionnement pour gagner en confiance. Certaines prestations sont individuelles, d’autres collectives. Je collabore également avec des établissements socio-culturels ou éducatifs. Désireuse d’offrir un accompagnement global et pas seulement scolaire, je propose des cours, des ateliers pédagogiques, des stages pour parents ou professionnels de l’éducation et une formation informatique DYS basée sur la méthode de pédagogie informatique « Mes- dysdoigts » pour laquelle je suis certifiée. J’organise aussi toutes sortes d’ateliers ludiques, créatifs, citoyens et même du théâtre d’improvisation.

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Les parents sont souvent démunis face à ces troubles, les aidez-vous eux aussi ?
Beaucoup de parents me confient que c’est le parcours du combattant pour faire reconnaître le handicap, que ce soit médicalement, scolairement ou administrativement. Lors des premiers entretiens et après chaque prestation, je prends toujours le temps nécessaire pour discuter avec eux afin de bien comprendre leurs besoins, leur difficultés et les conseiller.

Quelle satisfaction éprouve-t-on quand on sent que l’on apporte du bien-être à toutes ces familles ?
Encore une fois, je souhaite apporter une aide globale aux familles. C’est pour cela que je fais ce métier, pour aider et transmettre. Mais il n’y a pas de recette ou de méthode miracle. Je dis souvent aux parents en désarroi qui me contactent que si nous voulons que l’accom- pagnement réussisse, ce doit être une collaboration entre l’enfant qui doit redevenir acteur de son apprentissage, eux et moi. Ma plus belle récompense sont les commentaires d’un parent qui me dit en fin de parcours qu’outre les compétences scolaires acquises, l’enfant est plus confiant, épanoui ou autonome.

Dyscours 8, ch. Cosses sous la Tour à Valras-Plage
07 81 69 58 95
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dyscours sm@dyscours.com

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