Erika Lupo, onco-esthéticienne et socio-esthéticienne
Photo : E. Lupo

Erika Lupo, onco-esthéticienne et socio-esthéticienne

Aide-soignante depuis plus de 20 ans, Érika Lupo a travaillé dans différents domaines comme la réanimation, la pédiatrie, la cardiologie, la cancérologie et les soins palliatifs. Après avoir exercé plusieurs années en tant qu’onco- esthéticienne, elle a pu, grâce à son expérience en chimiothérapie et en soins palliatifs, prétendre à une validation des acquis de l’expérience pour obtenir son diplôme de socio-esthéticienne. Elle n’a, depuis, cessé de se former pour parfaire ses techniques, étendre son savoir et apporter de nouveaux soins plus adaptés aux problématiques des patients comme le massage balinais, le shirodhara, la réflexologie plantaire thaïlandaise, le conseil en image, la colorimétrie… Portrait d’une femme engagée qui œuvre pour les autres.

Vous êtes socio-esthéticienne et onco-esthéticienne. Pourriez-vous nous décrire ces deux activités ?
Le diplôme d’onco-esthéticienne n’est pas reconnu, tandis que celui de socio-esthéticienne qui est une spécialisation est, lui, reconnu. La socio-esthéticienne propose un accompagnement personnalisé par le biais du soin esthétique. Il ne s’agit pas d’esthétique comme on l’entend au sens traditionnel mais d’un réel soin de support humaniste prenant en compte l’individu dans sa globalité. Au-delà d’un savoir-faire, c’est un savoir-être par l’écoute, le conseil, la disponibilité et l’empathie. En créant une relation de confiance unique, la socio-esthéticienne porte une attention particulière à chacun afin de contribuer à un mieux-être et à promouvoir la santé. Cette pratique axée sur le toucher favorise la communication verbale et/ou non verbale et vise à mettre en place des soins de confort, de détente, d’hygiène, de mise en valeur de la personne, d’amélioration du confort cutané, d’apaisement des tensions et des angoisses, tout en favorisant le sentiment de plaisir. Ces soins permettent au patient d’accéder à un mieux-être physique, psychologique et social, de revaloriser l’image de lui-même. Tout un panel d’éléments indispensables au recouvrement de la santé et d’un statut social.

Vous exercez depuis combien de temps ?
J’exerce le métier de socio-esthéticienne depuis 2019, mais j’ai travaillé en chimiothérapie pendant presque 10 ans.

De vos débuts à aujourd’hui, comment decririez-vous l’évolution de la prise en charge de l’accompagnement des patients hors traitement médical ?
Il y a vraiment une prise de conscience. On se rend compte que le bien-être n’est plus quelque chose de futile. Même les médecins nous envoient les patients alors qu’il y a encore 15 ans ce n’était pas le cas. Par exemple, on oriente les patients qui sont en traitement de radiothérapie pour éviter les brûlures ou les apaiser chez les coupeurs de feu. Il y a vraiment une évolution positive et une grande ouverture d’esprit. La prise en considération de la nécessaire récupération mentale mais aussi physique après une grave maladie et de lourds traitements est devenue presque aussi importante que celle des soins curatifs.

Les soins de socio-esthétique jouent un rôle fondamental dans le parcours thérapeutique

Le bien-être joue-t-il un rôle important dans la gestion d’une maladie ou d’un trouble pour un patient ? Peut-il même contribuer à la guérison dans certains cas ?
Les soins de socio-esthétique jouent un rôle fondamental dans le parcours thérapeutique car ils contribuent à restaurer l’intégrité physique et psychologique des patients, à humaniser la prise en charge médicale et à parvenir à la réappropriation de soi.

Photo : E. Lupo

Allez-vous aussi chez les patients lorsqu’ils ne peuvent pas se déplacer ?
Oui, à la base c’est pour cela que j’ai créé ma micro entreprise, parce que les patients me demandaient souvent si j’avais une cabine, un institut. De plus, les personnes malades -et même après la fin de leur traitement- ne sont pas à l’aise pour aller dans un institut traditionnel, souvent par peur du regard de l’esthéticienne.

Quels sont vos autres champs d’intervention ?
Je travaille dans différentes structures mais aussi dans différents secteurs médicaux comme en chimiothérapie à la Polyclinique Saint-Privat et en radiothérapie à Oncodoc. J’interviens également à domicile, au chevet des patients avec le Réseau de Soins de Support (NDLR : anciennement réseau de soins palliatifs), dans le milieu social avec des associations qui prennent en charge les femmes victimes de violences conjugales (Amicale du Nid) ainsi que les enfants victimes de violences (AMAC), dans des pensions de familles qui accueillent des personnes en ruptures sociales ou familiales, souvent atteintes de pathologies psychiatriques. J’interviens aussi auprès de personnes âgées dans des EHPAD et en résidences senioriales. Enfin, je suis aussi responsable dans un institut de beauté (Institut Le Cinq Saëns) où l’on mêle soins de haute qualité grâce à des produits issus de la médecine esthétique richement concentrés en actifs, et haute technicité pour des résultats optimums. Nous sommes le seul centre de beauté qui soit référencé par les laboratoires FILLMED.

Quand on passe ses journées confronté à la maladie, souvent lourde, à des victimes de violences, ou à la mort prochaine de certains de ses patients, comment arrive- t-on à garder le sourire et à rester optimiste à l’issue de sa journée de travail ?
On me le demande souvent. Je crois que le fait d’avoir une vie équilibrée aide énormément. Et puis j’ai beaucoup de chance de faire un métier que j’adore ; il nous arrive de pleurer quelques fois mais on rigole aussi beaucoup malgré tout. Les patients m’apportent beaucoup, ils sont très courageux, très dignes. Tout cela me permet de relativiser, ainsi je m’attarde très peu sur les petits bobos de la vie.

Institut Le Cinq Saëns 59 ter, avenue Saint-Saëns à Béziers
07 66 49 13 86
www.lecinqsaens.com

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