La répartition des richesses

La répartition des richesses

Inflation généralisée, crise énergétique, impôts en hausse… Le porte-monnaie des Biterrois est mis à rude épreuve. Or, celui-ci n’est pas le mieux garni, loin s’en faut, comme le démontre le graphique ci-dessous.

À Béziers, plus d’un tiers des actifs qui travaillent se trouve en situation de précarité professionnelle. La hausse des prix de l’alimentation et de l’énergie a considérablement augmenté l’insécurité économique de larges pans de la société, qui appartenaient jusqu’à présent à la classe moyenne. Et alors que le tiers supérieur s’est enrichi malgré la crise, le décrochage de la partie basse s’est accentué. Malgré un emploi, et parfois même plusieurs, les fins de mois se font difficiles et se loger, s’alimenter, se chauffer deviennent des questions délicates. Ces travailleurs forment une nouvelle classe sociale baptisée « précariat » par les économistes, un néologisme né de la contraction de « précarité » et de « prolétariat ». Subissant la double peine car occupant les emplois les plus précaires, les femmes apparaissent nettement plus touchées que les hommes.

Il ne faut pourtant pas oublier que tous les Biterrois ne sont pas frappés de la même manière. Si une majorité de la population dispose de revenus moins élevés que dans le reste du département, Béziers compte un certain nombre de foyers qui seraient assujettis à l’ISF si celui-ci existait encore. S’ils ne sont pas les plus nombreux du département ou de la région en valeur absolue, ils décrochent néanmoins un record : avec un patrimoine moyen de valorisation de 2 620 000 Euros, les 300 ménages biterrois qui auraient été éligibles à l’ISF occupent la première place du podium dans l’ex-Languedoc-Roussillon, devant Montpellier ou Perpignan !!!

Forts de ces constats, les élus en charge des politiques publiques dans le Biterrois devraient en tirer quelques enseignements. Le premier étant que les populations biterroises beaucoup moins argentées que la moyenne doivent être davantage protégées et accompagnées par des mesures de redistribution et d’amortissement. Cela implique peut-être de faire des choix qui soient moins circonstanciels et orientés vers l’animation permanente d’un hyper-centre qui ne retrouvera pas sa splendeur passée, pour au contraire flécher les investissements d’une façon structurelle, avec des aides à la rénovation thermique des logements par exemple, qui permettront sur le long terme de faire gagner du pouvoir d’achat aux Biterrois tout en dimi- nuant l’empreinte écologique de la ville. Le deuxième enseignement est qu’il y a une bourgeoisie qui doit également prendre conscience de ses responsabilités : payer une loge aux arènes ou au stade n’est pas un investissement très philanthropique, et quand on se targue d’aimer sa ville, son identité et autres fariboles qui permettent de se pousser du col à l’heure de l’entre-soi et des petits fours, on se doit aussi de jouer collectif…

La médiane du revenu disponible correspond au niveau au-dessous duquel se situent 50% de ces revenus et au-dessus duquel se situent les autres 50% des revenus. À Béziers, la moitié de la population a des revenus inférieurs à 16030 Euros et l’autre moitié possède des revenus supérieurs à 16030 Euros. Le revenu médian est mieux adapté à des comparaisons entre zones géographiques de petite taille car il est moins affecté par des valeurs extrêmes que le revenu moyen. Il permet ainsi d’identifier de façon pertinente les quartiers qui concentrent un nombre important de ménages aux revenus modestes comparativement au reste du territoire et notamment à leur agglomération. Le revenu disponible est le revenu à la disposition du foyer pour consommer et épargner. Il comprend les revenus d’activité nets, indemnités de chômage, retraites et pensions, revenus fonciers, revenus financiers et prestations sociales reçues. Au total de ces ressources sont déduits les impôts directs et les prélèvements sociaux.

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