La flambée des prix des carburants est le phénomène qui a le plus frappé les consommateurs depuis deux ans. En effet, la hausse du prix de l’essence et du gazole ne remonte pas à la guerre en Ukraine. Dès 2021, les augmentations ont été très importantes, avec, à l’automne, des records historiques atteints : le 15 octobre 2021, le gazole était à 1,5583 Euros et début novembre, le SP 95 à 1,6358 euros.
En un an, le gazole a ainsi augmenté de 24,8 centimes, soit +19,6%. La reprise économique post-Covid a fait flamber le prix du baril de Brent, passé de 50 à 85$, mais les pétroliers n’ont pas pour autant augmenté leur production, profitant de l’aubaine pour engranger des bénéfices records en maintenant une demande largement supérieure à l’offre. Et ce n’était que le début. En 2022, les hausses se sont poursuivies de façon exponentielle. Au mois de mars 2022, la barre symbolique des 2 euros était franchie du fait du déclenchement de la guerre en Ukraine et des sanctions sur les exportations de pétrole russe. Les pays producteurs de l’OPEP et les grandes compagnies pétrolières en ont profité pour récupérer largement les pertes de 2020. Vers l’infini et au-delà…
D’aucuns pourraient se réjouir de cette situation en expliquant que cela nous forcera à moins rouler et donc à réduire nos émissions de CO2. C’était la justification de la taxe carbone et de l’augmentation de la TICP. Sauf que, sur le plan social, ce sont les classes populaires et moyennes qui paient la facture et voient leurs conditions de vie se dégrader à grande vitesse. Ce phénomène est encore plus pregnant dans un territoire comme le Biterrois où une bonne partie de la population réside dans des communes périphériques. Dans ce cas, la voiture est une nécessité. Tous ceux qui se sont éloignés de la ville-centre pour bénéficier d’un prix du foncier plus abordable et à la portée de leur revenus se retrouvent maintenant contraints de débourser des sommes astronomiques pour simplement aller travailler.
