L’oeil de l’expert : le logement social

L’oeil de l’expert : le logement social

Près de 3/4 de la population est éligible à un logement social, pourtant, dès qu’il s’agit de mettre un œuvre un programme de LLS (Logements Locatifs Sociaux), beau- coup crient au loup. D’abord les élus qui redoutent un apport de population non désirée accompagné de la colère d’une partie de leur électorat, et ensuite les riverains qui imaginent déjà la valeur de leur propre habitation fondre comme neige au soleil à cause de ce voisinage encombrant et peu esthétique.

Mais ça, c’était avant. Aujourd’hui, les critères de construction et d’éligibilité sont tels que les LLS modernes n’ont plus aucun point commun, ou presque, avec les HLM d’antan. En effet, non seulement les programmes sont désormais à taille humaine (en général des bâtiments de 3 étages maximum et d’une trentaine d’appartements en moyenne), de très bonne qualité et répondant à des normes environnementales strictes, mais ils sont aussi composés, quand la surface utile le permet, de quelques pavillons en accession à la propriété et, parfois, de résidences seniors. Tout cela permet d’obtenir une meilleure mixité sociale dans un cadre de vie agréable.

Du côté réglementaire, la loi Solidarité et Renouvellement Urbain (SRU) instaurée en 2000, impose aux communes un taux de LLS proportionnel au nombre de résidences principales existant sur leur territoire. Ce taux est de 25% et devra être atteint en 2025 pour les communes de plus de 3500 habitants membres d’une agglomération de plus de 50000 habitants et dont la ville centre compte plus de 15000 habitants. C’est le cas de la CABM où, pourtant, Béziers, Sauvian, Sérignan, Servian et Villeneuve-lès-Béziers étaient encore très loin d’avoir respecté ces critères fin 2019, dernière année de la période triennale de calcul (les chiffres de la période 2020-2022 ne sont pas encore connus). Si pour certaines communes il s’agit d’un choix politique de limiter ou de s’exonérer de la construction de LLS, pour d’autres c’est un peu la quadrature du cercle si leur territoire subit des contraintes naturelles ou non (inondabilité, proximité de sites SEVESO, passage de la LGV…). Dans tous les cas, la carence en LLS engendre pénalités et amendes qui peuvent fortement gréver un budget communal.

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