Thibaut Bisman, la vie d’après
Photo : Biterre

Thibaut Bisman, la vie d’après

Thibaut Bisman a été formé à l’ASBH. Il a fait sa carrière sportive en tant que demi de mêlée et a terminé comme capitaine de l’équipe fanion. Il est passé par les clubs du RC Nîmes, l’ASBH, puis le Sporting club d’Albi avant de revenir à Béziers pour ses dernières saisons sur les terrains, de 2019 à 2022. Il a participé à 154 rencontres en ProD2.

Vivre de sa passion et de son sport est un privilège. Qu’avez-vous retenu de ces an- nées passées sur les terrains ?
J’ai de très bons souvenirs. Cela m’a énormément apporté et ça m’aide encore aujourd’hui. Sportif de haut niveau, c’est beaucoup de sacrifices et ça demande beaucoup d’efforts, beaucoup de rigueur. On a rien sans rien dans la vie. Il faut travailler dur pour atteindre ses objectifs et surtout pérenniser sa carrière pour durer une décennie ; il faut se contraindre à une remise en question permanente pour atteindre ses objectifs. Mais vivre de sa passion c’est quelque chose de très positif ; tu rencontres de belles personnes, et le rugby, en tant que sport collectif, a des valeurs très familiales. Je ne regrette rien. Ce sport m’a formé en tant qu’homme et père de famille. Le rugby a fait de moi ce que je suis aujourd’hui.

Sur le terrain, il y a les bons et les mauvais moments. Quel est votre état d’esprit dans les moments plus difficiles ?
Quand on est jeune, on rejette souvent la faute sur les autres. Avec l’âge, j’ai vite compris qu’il n’y avait que moi pour maîtriser mes émotions et gérer les mauvais moments. Il y avait alors deux cas de figure : subir la situation au risque de ne pas durer longtemps ou bien fournir des efforts supplémentaires pour aller mieux et avancer dans mon sport. Quand on est compétiteur on fait tout pour améliorer les choses très vite.

Le rugby a fait de moi ce que je suis aujourd’hui

À quel moment décide-t-on d’arrêter sa carrière sportive ?
Il n’y a pas vraiment de moment pour dire stop. Avant d’arrêter, je ne jouais plus au niveau que je voulais montrer aux gens et à moi-même. Il était temps de partir plutôt que de faire la saison de trop. Et j’ai eu la chance de pouvoir décider de ma sortie, ce qui n’est pas forcément le cas de beaucoup de joueurs. J’avais encore une année de contrat avec l’ASBH et pour ma part j’ai préféré assurer mon après-carrière en préparant ma seconde vie professionnelle tout de suite. Je l’ai très bien vécu et je ne regrette absolument pas. Si j’ai pu choisir, c’est parce que tout en jouant j’ai préparé mon avenir. J’ai aussi eu la chance de croiser la famille Portes qui m’a aidé dans mon choix. Ils ont beaucoup fait pour le bien être de leurs salariés et m’ont considérablement aidé pour lancer ma salle de sport et booster mon activité. Je n’en serai pas là s’ils n’avaient pas été à mes côtés. Christian Portes est sans doute le meilleur président que j’ai pu croiser. Il a avant tout vu en moi l’homme et ses valeurs et pas seulement le joueur.

Photo : Biterre

Aujourd’hui, vous vous êtes tourné vers une autre activité. Que faites-vous ?
Je suis préparateur physique multi-sports et coach sportif spécialisé dans la remise en forme. J’ai la chance d’avoir deux structures, une à Béziers et la seconde à Villeneuve-les-Béziers qui peuvent accueillir mes clients. Je travaille sur rendez-vous pour bien faire progresser ceux qui ont besoin de moi. Nous aidons au mieux les gens à atteindre leurs objectifs, physiquement ou mentalement. En tant qu’ancien sportif, je sais combien les deux comptent pour avancer.

Est-ce que votre notoriété vous a aidé à avancer plus vite ?
Ma notoriété est surtout locale, mais probablement que cela ne m’a pas desservi même si je n’ai pas ressenti ça chez mes clients. Je pense plutôt que cela a aidé sur la crédibilité de mon projet.

Allez-vous décliner votre concept dans d’autres villes ?
Répondre à cette question est prématuré. Je viens juste d’ouvrir une seconde salle à Villeneuve-lès-Béziers après seulement une année d’activité. Je pense qu’il ne faut pas aller trop vite. Il faut pérenniser l’existant. Je veux faire des cours collectifs, ce que je ne propose pas ici sur ma première structure. Je vais aussi pouvoir améliorer encore la qualité de mes prestations. Après, ouvrir dans plusieurs villes, pourquoi pas. C’est un rêve de créer une belle identité avec du savoir faire et du savoir être.

Comment vit-on ce passage de la lumière des terrains à une sorte d’anonymat dans une salle de préparation physique ?
De la lumière à l’anonymat, c’est clairement le cas. Il y a des personnes de valeur qui ne m’ont pas oublié, mais il faut reconnaître que je n’ai plus beaucoup de nouvelles de certains autres. Le téléphone reste silencieux… Heureusement, je m’étais préparé comme il faut à tout ça et je ne l’ai pas du tout mal vécu. J’en avais beaucoup parlé avec Rémy Martin qui m’avait prévenu de ce qui allait arriver. Ça per- met de voir sur qui on peut compter, qui est resté présent. Le tri se fait très vite finalement.

Est ce que parfois l’envie de retourner sur le terrain vous reprend ?
Honnêtement non, je pense que j’ai fait le tour. Le seul moment où j’ai eu cette envie, c’est quand le club s’est retrouvé en difficulté après un passage à vide et qu’ils étaient dans la zone rouge. Je sais que ce sont des moments durs pour les avoir vécus par le passé. Oui, sans prétention, à ce moment-là j’aurais aimé leur amener un peu de sang pour qu’ils arrêtent de subir. Être face à un mur, cela ne m’a jamais fait peur et là, j’aurai aimé être avec eux. Mais j’ai trouvé une autre passion, je me lance un défi dans le triathlon pour canaliser mon énergie car le fait de m’entraîner au quotidien me manquait énormément.

Quel regard portez-vous sur l’avenir de l’ASBH, sur son potentiel rachat ?
Je les suis de près et j’ai beaucoup de respect pour Pierre Caillet qui malgré le feu des critiques fait un travail colossal. Je sais qu’il œuvre énormément en interne pour faire avancer l’équipe. L’ASBH est un club à très très fort potentiel, il manque juste un coup de pouce financier pour continuer à se développer. L’ASBH est un grand de l’ovalie et son rachat serait une aubaine pour tous. On le voit, dès que le club vit bien, tout le monde est content. J’ai toujours le cœur rouge et bleu et j’y crois. On arrivera à rendre à l’ASBH son lustre passé.

Site : www.prepaeliteconcept.fr
www.facebook.com/PrepaEliteConcept
39 rue de l’industrie , Béziers, 06 26 34 37 19
thibautbisman@gmail.com

Laisser un commentaire