Lundi 27 juin 2005, vers trois heures du matin, un incendie s’est déclaré dans un bâtiment de l’usine SBM Formulation, située dans la zone industrielle du Capiscol à Béziers. L’usine réalise la formulation, le conditionnement et le stockage de produits phytosanitaires. Elle est classée Seveso « seuil haut », ce qui est loin d’être anecdotique. En effet, les sites Seveso produisent ou stockent des substances pouvant être dangereuses pour l’homme et l’environnement. Ils sont soumis à une réglementation très encadrée qui vise à identifier et à prévenir les risques d’accident pour en limiter l’impact. Un établissement est classé Seveso, seuil bas ou haut, en fonction de la quantité maximale de substances dangereuses susceptibles d’être présentes. Le bâtiment détruit par l’incendie était destiné au conditionnement et au stockage de produits solides non inflammables. Au total, 1720 tonnes de produits ont brûlé.
Or, l’usine est située à moins de trois kilomètres du centre-ville de Béziers et touche le quartier de la Devèze ainsi que la commune de Villeneuve-lès-Béziers. Elle se trouve donc à proximité directe d’une importante zone d’habitat collectif, de plusieurs établissements scolaires, de centres aérés et du centre hospitalier. Ce 27 juin 2005, c’est un scénario catastrophe qui se joue. Il a fallu cinq heures aux pompiers spécialement équipés pour maîtriser ce gigantesque incendie dont la colonne de fumée était visible depuis Coursan. Par chance aucune victime n’a été à déplorer, cependant les concentrations toxiques dans l’air, analysées par les services de l’État, ont pu provoquer chez certains des irritations, de la toux, de l’asthme et d’autres effets tels que de la fatigue, des maux de tête, etc.
Plus de peur que de mal, mais une vraie réflexion à entreprendre pour une ville qui compte à elle seule trois sites Seveso (tous seuil haut) sur les huit recensés dans le département de l’Hérault.
